tableaux parisiens critique

Cette question toute simple à résoudre en apparence recèle maints pièges qu’il est nécessaire d’examiner si l’on espère offrir un portrait juste et éclairé de l’image du fleuve parisien dans la plus référentielle (et la plus commentée) des sections des Fleurs du Mal. L’auteur est reconnu comme » moderne » suite à la publication de ce recueil. Qu’elle soit recueillie en « bassins », en « nappes » ou en « étangs dormants », conduite « Entre des quais […] pendant des millions de lieues » ou versée « Dans des gouffres », figée en « D’immenses glaces » ou en « rideaux de cristal », ou encore déchaînée en « cascades », en « cataractes pesantes » (Baudelaire, « Rêve parisien » : 102), l’eau est maniée, contenue, déployée : sa fougue naturelle, sinon matée, est sublimée en « flots magiques » par les « pierres inouïes » (102) que le génie humain sait façonner. Puis, développant sa vision avec plus d’ampleur encore en 1833 avec le poème « Notre-Dame[8] », Gautier trouve aux abords de la Seine « des tableaux ardents à vous brûler les yeux » (271) lorsque la lumière « Dans la moire du fleuve enchâsse cent miroirs » (274). Empoignait ses outils, vieillard laborieux. The traps one may fall into include the intricate and problematic ties between reality and the ideal in Baudelaire’s work; the intense stratification of meaning in his poems; counterfeits and distorted specular effects that are often deceptive; exoticism; romanticism; symbolism… and the abundance of recent and less recent efforts by critics to tackle every one of these issues. Tableaux Parisiens, Le crépuscule du matin. Les travaux d’Antoine Fongaro attestent hors de tout doute que le vieux mythe de la création ex nihilo ne s’observe pas davantage chez Baudelaire qu’ailleurs : sans enlever quelque mérite que ce soit à l’auteur des Fleurs du Mal, il faut reconnaître que même les plus belles, les plus modernes et jusqu’aux plus « surréalistes » de ses images résultent d’emprunts et non « d’une création radicalement originale » (Fongaro 1988 : 36). Ainsi, en passant du présent de l'indicatif au futur dans les derniers vers (viendra, vers 18 et regardera, vers Baudelaire évolue du registre de la femme prédatrice puis protectrice à celui de la critique … « Chronologie ». On pense aussi à Jules Laforgue, dont le premier recueil de vers, Les Complaintes, commence sur les quais parisiens, parmi les bouquinistes (« À Paul Bourget » : 35), quand la piqûre d’Épicure l’enjoint à « passe[r] la Seine, en flânant », ravi, béat dans le « plaisir tout nouveau » de « voir se briser l’eau » contre l’arche d’un pont (« Épicuréisme » : 178) ; on songe encore à Rimbaud, dont le « Bateau ivre » appareille « guidé par les haleurs » du fleuve, avant de se débrider en mer (122) ; ou même, plus tard, au « Pont Mirabeau » de Guillaume Apollinaire. Elle a éveillé chez lui le regard désormais aux aguets, a exacerbé sa sensibilité aux mutations de la vieille ville, a suscité l’acuité accrue au temps qui passe et à la modernité qui cherche à s’installer sur cette table rase. tableaux parisiens pas cher ⭐ Neuf et occasion Meilleurs prix du web Promos de folie 5% remboursés minimum sur votre commande ! Baudelaire, les tableaux parisiens et la modernité. Skip to main content.ca.  cela permet de voir d’autres endroits « atelier » v6, du monde industriel : « charbone » ; « tuyaux » monde religieux…. D’ailleurs, les traducteurs du « Falsi Simoentis ad undam[16] » de Virgile hésitent entre diverses formules : on lit « nouveau Simoïs » (Virgile traduit par Delille [1821 : 417]), « faux Simoïs » (Virgile traduit par Auguste Desportes [1862 : t. III, 34]), ou même « cours d’eau qui imitait le Simoïs » (Virgile traduit par André Bellessort [1925-36 : t. I, 80]). Allégorisation de la ville La section « Tableaux parisiens » des Fleurs du Mal regroupe dix-huit « tableaux » liés comme le souligne Ross Chambers, à un contexte qui est la ville de Paris, la « parisianité » de ces tableaux étant donnée ainsi comme la source de leur signification. 3: Section 2. Inlassablement dans ces dix-huit « tableaux » est soulignée de la sorte l’atmosphère brumeuse et capricieuse de Paris. I fiori del male (Les Fleurs du mal) è una raccolta lirica di Charles Baudelaire (1821-1867).La prima edizione fu pubblicata il 25 giugno 1857, presso l'Editore Auguste Poulet-Malassis, in una tiratura di 1300 esemplari.Il testo comprendeva cento poesie divise in sei sezioni: Spleen et ideal, Tableau parisien, Fleurs du mal, Révolte, Le vin e La mort. Dans « Rêve parisien », elle est entrée chez lui, l’a subrepticement bercé d’illusions puis l’a surpris ; lui, aussi glacé par ce contact froid qu’il fut foudroyé de croiser la « Passante », s’en est servi comme matériau premier pour rêver de poésie. Renversant les valeurs bucoliques que Victor Hugo exprimait en 1837 dans le poème « À Virgile », où l’on quitte prestement la ville « Qui, géante, […]/ Presse un flot écumant entre ses flancs de pierre » (Hugo, « À Virgile » : 959), le poète baudelairien se fait le créateur d’une ville idéale mêlant l’Antiquité gréco-romaine à la fantaisie onirique pour canaliser des eaux omniprésentes et multiformes. D’ailleurs, les étoiles ont continué d’illuminer le chef bleu de l’emblème parisien durant les débuts du Second Empire, et ce, jusqu’à la fin de 1853, lorsqu’à l’initiative d’Haussmann le régime décréta une exception afin que les traditionnelles fleurs de lys soient rétablies : « Il repoussa les étoiles, qu’on avait introduites depuis quelques années dans le chef de l’écu et qui, ne rappelant aucun souvenir historique, semblaient n’être là que pour y remplacer, par une figure d’égale grandeur, la fleur de lys, ancien attribut royal », raconte Anatole de Coëtlogon (1874 : 163). En effet, si ce « Pauvre et triste miroir », devant lequel sangloter, paraît figé, mort, comme le sont toutes les vanités, il déclenche pourtant une déferlante. comme une ville fourmillante et pleine de rêve. Les fleurs du mal, recueil écrit pas Charles Baudelaire est le seul recueil de vers composés. L’immense majesté de vos douleurs de veuve. Allégorisation de la ville La section « Tableaux parisiens » des Fleurs du Mal regroupe dix-huit « tableaux » liés comme le souligne Ross Chambers, à un contexte qui est la ville de Paris, la « parisianité » de ces tableaux étant donnée ainsi comme la source de leur signification. Puisque le poème entier semble, jusque dans ses plus discrètes minuties (structure bipartite, répétitions lexicales, renvois internes, échos référentiels), construit pour faire honneur au mot miroir du deuxième vers (Starobinski 1989 : 58-59), il paraît légitime, pour mieux voir les choses, de tenter de renverser le point de vue. Visiblement, le poète éberlué a eu beau détourner son regard, il s’est trouvé emporté par le courant, passé le Havre, passé l’embouchure du fleuve, devant Honfleur, charrié jusqu’au milieu de l’océan. Gasarian, G. 1995. Pour le sujet percevant le stimulus ainsi faussé par le cristal de sa pensée, impossible de distinguer le véridique du fabriqué. Toujours est-il qu’au premier vers de la première strophe du « Cygne » s’offre, ne serait-ce que laconiquement, voire subrepticement, une image de la Seine telle que la voit le poète : Andromaque, je pense à vous ! Que voit-on donc à la lecture de ce poème ? Dans « Le cygne », elle a été captée par l’oeil du poète, siphonnée ainsi, et il l’a emportée avec lui, l’a ruminée et l’a ensuite coulée dans ses vers, pour nous la transmettre. Acquisto, J. Tout à la tourmente ayant envahi son esprit, il s’explique, tant bien que mal – encore déboussolé – au dernier quatrain du poème : Vainement ma raison voulait prendre la barre ; La tempête en jouant déroutait ses efforts, Et mon âme dansait, dansait, vieille gabarre. 15-25. Pichois, C. 1973. Elle compte dix-huit poèmes, tous relativement courts ; plusieurs sont des sonnets, les plus longs font une soixantaine de vers[1] ; la plupart ont été rédigés et publiés par Baudelaire de manière concomitante ou postérieure à la première édition de son livre en 1857, soit sur un intervalle de quatre ans[2]. Cart All. On peut dire que Baudelaire s’inspire aussi de sa vie parisienne car il nous dresse clairement le portrait des différents personnages qu’il a pu rencontrer. Le recueil offre plusieurs passages assimilant intimement l’esprit aux fluides, citons-en un : « Mon esprit, tu te meus avec agilité,/Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l’onde,/Tu sillonnes gaiment l’immensité profonde » (Baudelaire, « Élévation » : 10). À la différence du petit Simoïs de l’Épire, doublement menteur parce que gonflé des larmes d’Andromaque (Nelson 1961 : 337), la Seine, elle aussi transformée par l’intervention humaine, n’irrigue pas son environnement immédiat, dont la stérilité accable le grand oiseau qui étouffe dans le « sombre ouragan » de « poudre » produit par « la voirie » à cette « heure où […] le Travail s’éveille » (Baudelaire, « Le cygne » : 86). Deux d’entre eux sont explicitement des diptyques, « Le cygne » et « Rêve parisien » : leur second volet se replie sur le premier pour multiplier les reflets spéculaires et ainsi forcer le lecteur à réévaluer les valeurs initialement exposées. Or, ce qu’on goûte dans un plat, c’est le mets ; non la faïence. Il faut rappeler avec Scott Carpenter que l’étymologie du mot « renvoie depuis l’origine de la poésie à l’image d’une voie – le sillon creusé par la charrue » (2006 : 56). II. La présence du fleuve parisien est ténue, quand on pense au traitement que lui ont réservé certains des héritiers de Baudelaire, Verlaine en tête, avec son « Nocturne parisien », qui débute par ces mots : « Roule, roule ton flot indolent, morne Seine » (Poèmes saturniens : 83). 1999. Piètre miroir donc, « pauvre », « triste », « menteur », et pour cela (ou malgré cela) fécond. S’arrêter à de telles considérations revient à manquer le poème. Spectacle hypnotique, que cette rivière de vieillards ! La présente étude se propose de découvrir, à travers l'image holographique restituée petit à petit, les faces multiples du génie de Baudelaire en tant que créateur de la poésie et théoricien de l'art. L’analyse de la présence de la Seine dans les Tableaux parisiens révèle que cela produit, au sein du tout, un faisceau de réverbérations communiquant en surface ou en profondeur avec la masse des autres, par ondes tangibles ou secrètes, connexes ou lointaines, abruptes ou fondues, par reflets directs ou obliques, nets ou diffus, ensoleillés ou macabres. De fait, sur le plan symbolique, il importe que le septième eût pu également être le tout dernier. Celui-ci loue les « fins d’automne, hivers, printemps trempés » pour leur aptitude à envelopper le coeur et le cerveau « D’un linceul vaporeux » (Baudelaire, « Brumes et pluies » : 100). Oui, nous sommes à Paris, puisqu’il s’agit d’un « Rêve parisien » et non du « rêve d’un Parisien » qu’on pourrait envisager assoupi au pied de quelque monument séculaire de Grèce, de Rome ou de l’Empire ottoman. Menteuse, elle l’est d’une autre manière encore puisque, comme l’a remarqué Lowry Nelson Jr. (1961 : 337), l’identification de la Seine au Simoïs assimile implicitement le Paris de Baudelaire, celui de toutes les dégradations (morales ou physiques), à la « petite Troie » de Virgile, qui déjà était un pâle substitut de la grande Troie d’Homère. “Da Tradução como Criação e como Crítica”. « Reading echoes in Baudelaire: Between philosophic and Genetic Approaches ». Cette déclaration abusive (la plupart restaient intacts) n’est admissible que si l’on accepte l’axiome selon lequel ajouter un élément à un tout, c’est changer l’ensemble entier. Untangling these issues leads our investigation to an eminently Baudelairean paradox: the more inconspicuous the Seine is, in the eighteen poems that make up the Tableaux parisiens, the more its presence is significant and the more pronounced is its poetic role. Si le poète des « Sept vieillards » s’était entêté un peu plus, il en aurait peut-être vu d’autres passer, des dizaines d’autres. Le désespoir de la vieille | Une vielle femme assiste a la naissance d’un enfant ou une comparaison se forme enter ces deux être (sans dents et sans…. Author of Nietzsche. C’est illustrer la façon dont la réalité matérielle de Paris dans « Le cygne » fait signe vers autre chose. Parmi eux, on note par exemple un désir de décrire une nature embellie et magnifiée, ou encore la volonté d’exprimer des sentiments…. Number of Pages: 142. Au fil de l’enquête il deviendra clair que, plus la présence du fleuve est discrète au sein des Tableaux parisiens, plus elle est significative, car lourde de sous-entendus qui demandent à être interprétés. Dans les Tableaux parisiens, même une occurrence du mot « fleuve » au singulier n’est pas garante de l’évocation du cours d’eau qui scinde la ville en deux rives. Puis, dans ce qui deviendra l’arrière-fond spatial de l’apparition du cygne, il ne reste que “l’eau des flaques”. « Dyptique parisien ». Dire de la Seine qu’elle est partout est aussi facile et presque aussi inexact que d’affirmer qu’elle n’est nulle part. Le Fleuve est un, la Cité est autre ; l’un et l’autre se croisent en étrangers à tel point de l’espace physique. D’où vient toute cette eau ? ans cette section, à plusieurs reprises, il insiste sur le fait que le poète est l'être le plus exposé au malheur et l'on constate que les poèmes du Spleen sont nocturnes en majeure partie et même lorsque l'aurore apparaît, elle n'est pas victorieuse sur la nuit mais ne fait qu'annoncer le mal-être qui recommence chaque jour. S’étant détourné du spectacle, le poète n’aura jamais l’heure juste, le doute lui restera. Lecture cursive de la section "Tableaux parisiens" des Fleurs du Mal de Baudelaire ATTENTION : On travaillera à partir de l’édition de 1861 qui comporte la section "tableaux parisiens" ... un regard critique ? Les Fleurs du mal est considérée l‱une des œuvres poétiques les plus influentes, célèbres et innovatrices du XIX siècle français, et son style plutôt simple, sans jamais être ampoulé, jouera un On sait que les biographes de Baudelaire ont souvent relevé ce trait de caractère chez lui : son dédain des formes naturelles – dandysme provocateur qui est aussi ras-le-bol des exaltations rousseauistes du romantisme[27]. Sa pensée a largement été redécouverte, explorée et commentée à partir des années 1950, avec la publication de nombreux textes inédits et de sa correspondance. Tout indique qu’on serait en droit de s’attendre à trouver, parmi cette petite vingtaine de Tableaux parisiens, une vue du fleuve, quelle qu’elle soit. comme une ville fourmillante et … Le poème est composé de…. Ainsi, chercher la Seine, l’entrevoir, la débusquer çà ou là, au détour de quelque détail historique, symbolique ou langagier, cela aura été pour nous, par un étonnant jeu réflexif qui engage la matérialité même du fleuve, éclairer la poétique baudelairienne des réalités urbaines. « Nocturne parisien ». Poète français (Paris 1821-Paris 1867). C’est peu : elle avait, dans ce coin de l’Épire, imité tous les objets de ses regrets, Ilion, le Simoïs, le Scamandre ; et, par cette douce ressemblance, elle trompait la douleur de ses pertes, et les rigueurs de son exil. ISBN—978-2-8247-1058-7 BIBEBOOK www.bibebook.com In: VENUTI, Lawrence (ed. Charles Baudelaire Tableaux parisiens tirés des Fleurs du mal « Dans les plis sinueux des vieilles capitales, Où tout, même l'horreur, tourne aux enchantements, Je guette, obéissant à mes humeurs fatales, Des êtres singuliers, décrépits et charmants. l‱objet de critique et les remplaça avec 35 autres poèmes en ajoutant donc la section Tableaux Parisiens. Cette question toute simple à résoudre en apparence recèle maints pièges qu’il est nécessaire d’examiner si l’on espère offrir un portrait juste et éclairé de l’image du fleuve parisien dans la plus référentielle (et la plus commentée) des sections des Fleurs du Mal. 08/11/2010 Les tableaux parisiens et la modernité Baudelaire est un auteur du XIXème siècle. S’atteste en ces vers l’esprit romantique qui, entiché d’exotisme, fait la part belle au lointain et montre l’ici-présent en morne repoussoir. Or la Seine resurgit avec un semblable rôle, innommée encore, dans « Rêve parisien », l’avant-dernier poème de la section. | Le trajet impliquait une traversée de l’estuaire de la Seine en bateau (Pichois 1973 : t. I, 990). On constatera que l’eau n’est pas seule à déformer les reflets. Cependant, avec « Rêve parisien », texte datant de la même année que « Le cygne », la perspective est diamétralement inversée. Sont mesurés l’un à l’autre l’espace de fréquentation coutumière – celui du flâneur exerçant sa « fantasque escrime » sous « Le Soleil » (83) – et le bout du monde – lieu dont rêve le voyageur éprouvant « L’invitation au voyage » (53-54). Back to index. On rejoint là le comportement qu’avait la réalité matérielle extérieure dans « Le cygne » : façonnée par la psyché du poète, la perception d’un fleuve débouchait sur un autre. À cette période, Baudelaire se vante de « faire frémir […] les amateurs du progrès » (lettre à Charles Asselineau du 20 février 1859) et de proposer des poèmes regorgeant de « plaisanteries contre le progrès » (lettre à Maxime Du Camp du 23 février 1859), notion phare du Second Empire devenue la cible privilégiée du dandy (Baudelaire, Correspondance : t. I, 553 et 554). Allégorisation de la ville. Le risque qu’ils deviennent « fatal[s] » (88) – au sens de mortels pour celui qui fasciné les regarde – concerne la possibilité, toujours réelle, qu’on ne sache s’y arracher et qu’à l’instar de Narcisse on y reste, entièrement absorbé par les flots. Il a structuré le recueil en six sections très différentes : « Spleen et idéal », « Tableaux parisiens », « Le vin », « Les fleurs du mal », … Les tableaux parisiens et la modernité Baudelaire est un auteur du XIXème siècle. Il ne serait pas difficile d’établir que l’effet se réitère dans « Les sept vieillards » à partir de la strophe où le poète « tourn[e] le dos au cortège infernal » (88) : après tout, Honfleur est « l’autre de Paris », comme le dit si bien Jérôme Thélot (1995 : 137). Après tout, quoi de plus convenable que des détours, quand il s’agit d’une rivière aussi sinueuse que celle-là ? d) Relevez les éléments mélioratifs qui montrent qu'il transforme et … “Portrait of Charles Baudelaire” (c. 1848), by Gustave Courbet. On note une dégradation du visage à la bouche. À tort, car en relisant de près les quatre vers on constate que cette concession à la réalité matérielle de l’endroit implique au contraire une distance : quand il pose ainsi la ville anthropomorphisée debout sur le cours d’eau désert, le poète accentue, sur le plan symbolique, la dissociation entre la « Fourmillante cité » (« Les sept vieillards » : 87) et la rivière inhabitée qui la traverse. Sans mâts, sur une mer monstrueuse et sans bords ! Ce souci accru de la matérialité d’une ville dont la fluvialité est un aspect primordial avait toutes les chances de déboucher sur des tableaux de la Seine, puisque le silence qui s’était fait autour du fleuve urbain chez les premiers romantiques durant l’Empire et la Restauration (Citron 1961 : t. I, 421) était levé depuis une vingtaine d’années quand Baudelaire a composé ses poèmes (Citron 1961 : t. II, 177-180[7]). Souvent l’astre du jour n’apparaît au Parisien matinal qu’aux abords du cours d’eau, perçant entre les édifices séparés par le fleuve, se pailletant dans l’onde pour gagner en splendeur. 1821. Soulignons que le semé d’étoiles jaunes n’est pas exclusif à la République, puisqu’il s’impose d’abord sous la Monarchie de Juillet, qui préconise officiellement de « faire disparaître les fleurs de lys partout où l’on pourra le faire sans dégrader les monuments publics » (note de Louis-Philippe communiquée aux journaux en 1831 [citée par Declerck : 69]). This service is set to disconnect automatically after {0} minutes of inactivity. Perçue par celui qui la regarde, elle imprime en lui une image d’elle-même autre qu’elle-même, étant travestie par l’esprit du poète, chargée par lui de significations connexes, d’associations plus ou moins libres, de références personnelles, de compréhensions intimes. Son enfance fut difficile car il fut profondément marqué par le remariage de sa mère. Tant et si bien que ce cours d’eau familier peut soudainement paraître « pauvre », « triste » et « petit » (Baudelaire, « Le cygne » : 85) à l’oeil exigeant de celui qui, s’étant exilé à Honfleur en 1859 pour créer de « [n]ouvelles Fleurs du Mal », s’autoproclame « ennemi de [s]on siècle » (Baudelaire, Correspondance : t. I, 568). L'expérience peut-elle démontrer quelque chose . « Le Pont Mirabeau ». Baudelaire situe aux abords du fleuve la rencontre entre l’aurore et Paris personnifiés, tout ensommeillés et s’arrachant chacun péniblement à ses rêves nocturnes. Comment s’opère un tel prodige ? Existe-t-il dans les Tableaux parisiens une occurrence où le mot « fleuve » renvoie bel et bien à la Seine ? Il convient de préciser dès à présent le réseau de significations véhiculées par ce mot en 1861. Cependant, ce qui procure à ces poèmes leur homogénéité, c’est leur aptitude commune à croquer le Paris de l’époque, à rendre fidèlement compte de situations ou de dynamiques typiquement parisiennes. Tel est le propre des fluides. The year 1857 was an important one in the French literary landscape. Ces discrètes évocations pourront laisser déçu l’amateur de marines. E. De Santis, 1960 - 154 pages. Un cygne pleurant dans une mare boueuse rappelle son lac natal et tous les exi­ Tout est vrai. Avec un tel titre, la présente réflexion énonce d’emblée un programme réclamant, semble-t-il, une mise en garde. Baudelaire avait alors sélectionné huit poèmes qu'il avait placé, en 1857, dans Spleen et Idéal , et il leur a ajouté dix nouvelles pièces. Comment Baudelaire présente-il Paris dans son œuvre Ce titanesque projet de normalisation orthogonale et d’élévation des berges de la Seine visait à brider celle-ci dans la pierre, pour la tenir à certaine distance des activités de la ville ; la rivière put paraître diminuée aux citadins mieux habitués de la fréquenter, en particulier ceux affectant de mépriser le « progrès[12] ». Charles Baudelaire is one of the most compelling poets of the 19th century. D’Anatolie en Épire puis en Île-de-France, les relocalisations s’enchaînent, chaque fois plus lointaines de l’original et moins fidèles à lui, et chaque fois l’avilissement s’accuse. S’il faut en croire le titre sous lequel l’auteur les a rassemblés, chacun cadre un coin de la ville pour le donner à voir dans la fixité mouvante qui définit le genre du « tableau[3] ». Paris n’est pas un lieu, par exemple la capitale de la France sous le Second…. Browse. Charles Baudelaire - Charles Baudelaire - Les Fleurs du mal: Baudelaire’s poetic masterpiece, the 1861 edition of Les Fleurs du mal, consists of 126 poems arranged in six sections of varying length. Dans. Ajoutons d’autre part que, si Baudelaire « a vécu les Journées de 1848 avec une conviction réelle », comme le signalent Claude Pichois et Jean-Paul Avice, « il est plus un révolté […] qu’un révolutionnaire » : après le Coup d’État de 1851, sa rébellion se tournera « contre la religion du progrès matériel » (2004 : 87). La vaste étude qu’a menée Pierre Citron sur La Poésie de Paris dans la littérature française de Rousseau à Baudelaire conforte la déception qu’on peut éprouver devant les timides mentions de la Seine que présente cette section des Fleurs du Mal. Le spleen auquel le poète voulait échapper n’a pas diminué (cf poèmes précédents de la section Tableaux parisiens). Tradition des Tableaux de Paris. En résulte une réflexion – reflet de soi – qui est trompeuse, « menteuse » à maints égards, comme nous en avons convenu. Convenons que, tout en étant modeste sur le plan matériel, cette Seine enrégimentée par l’industrie nouvelle fascine par ses virtualités. Ces quelques observations conduisent à une hypothèse : la Seine serait-elle trop familière, trop bien connue du poète et des Parisiens en général pour stimuler l’imagination de celui qui, en définitive, préconise de plonger « Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau ! I. L’étranger | Un mystérieux personnage interroge un étranger a propos de ce qu’il aime dans la vie. À l’origine, il s’intitulait « Paysage parisien[9] » : si mention est faite d’un fleuve dans ce « paysage », on pourra en inférer qu’il s’agit bien de la Seine, puisqu’il n’existe pas d’autre fleuve à Paris. C’est une clairière, une étendue neutre, différente, interstitielle… un intervalle dans l’urbanité, scindant le tout de part en part. La lettre envoyée à Nadar en date du 14 mai 1859 fait état d’un aller-retour que Baudelaire allait devoir effectuer prochainement entre Honfleur et Le Havre (Baudelaire, Correspondance : t. I, 573). Si, en effet, pour l’insurgé de février et juin 1848 (Pichois 1975a : xxxiii-xxxiv), « Il est doux, à travers les brumes, de voir naître / L’étoile dans l’azur » (Baudelaire, « Paysage » : 82), c’est peut-être que, depuis la fin de la Restauration, la pression républicaine a fait remplacer les fleurs de lys qui ornent traditionnellement la partie supérieure du blason (symboles du droit divin des Rois de France) par des pentacles sur fond indigo (Declerck 2007 : 67-77 ; Coëtlogon 1874 : 160-164). Ainsi, « Les maisons, dont la brume allongeait la hauteur,/Simulaient », affirme-t-il, « les deux quais d’une rivière accrue » (87). Mais c’est dans Le Poème du hachisch (1860) que Baudelaire affirme avec le plus de conviction le caractère liquide de la pensée. Qui sait ! On connaît le proverbe attribué à Héraclite qui veut qu’on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, suggérant qu’à tout point d’une berge l’eau se renouvelle sans cesse et que le lit, le niveau, le débit d’une rivière évoluent de jour en jour. Ces derniers sont ensuite valables durant 90 jours sur l'intégralité de notre site marchand. As Flores do Mal (título original em francês: Les Fleurs du mal) é um livro escrito pelo poeta francês Charles Baudelaire, considerado um marco da poesia moderna e simbolista.As Flores do Mal reúnem, de modo exemplar, uma série de motivos da obra do poeta: a queda; a expulsão do paraíso; o amor; o erotismo; a decadência; a morte; o tempo; o exílio e o tédio.
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