Les taxis, on comprend : il ne faut pas se dépêcher : pourquoi arriverions-nous trop vite à l'horrible destinée? Les bus scolaires peuvent aussi être dangereux, peuplés de petits êtres sans pitié comme ils le sont, et conduits par des fauves ... mais le tabac ! Alors que c'est si bénéfique de se laisser bercer par ses volutes...
Dans dix ans, où seront-elles? Et leur pays? La moue espiègle et légèrement effrontée, le doudou sur le dos, le signe de la victoire? Dans six mois, quand, déjà formées, elles devront aller dans les territoires, tenir une mitrailleuse, prendre des décisions où des vies se jouent en une seconde?
L'heure où le soleil pardonne, où la brise vient prêcher la bienveillance. On aimerait y rester, pas plus que cet instant d'éternité soyeuse -mais rester : sur la peau du sable, entre la Mer Morte et la promesse d'Eau Vive. Dans le désert de Judée.
Elle est partout, vers elle nous tendons. Avec le feu de nos bois nous entretenons la flamme. Car dans la coexistence des époques, des attentes, des désirs, surgit une étrange beauté, surréaliste et tendre, qui nous laisse rêveurs en cette ville bulgare fameuse pour ses roses et ses fusils d'assaut...et nous nous demandons à quoi peut bien servir un pot d'échappement dans une charrette à traction chevaline.
